Anlong Veng : Dernier bastion des Khmers rouges, mémoire d’un passé douloureux
- Chhiev Directeur de SAKATA TOUR
- 9 avr.
- 2 min de lecture
Anlong Veng : Dernier bastion des Khmers rouges, mémoire d’un passé douloureux
Située dans le nord du Cambodge, à la frontière avec la Thaïlande, Anlong Veng est une ville discrète mais chargée d’histoire. Bien loin des temples d’Angkor et des plages tropicales, elle représente un pan sombre de l’histoire contemporaine cambodgienne : la dernière base des Khmers rouges.
Un refuge pour les derniers résistants
Après la chute du régime des Khmers rouges en 1979, leurs troupes, défaites mais non dissoutes, se sont repliées dans les régions montagneuses et reculées du pays. C’est à Anlong Veng, nichée au pied des monts Dangrek, que Pol Pot et ses fidèles ont trouvé refuge. Pendant près de deux décennies, cette zone est restée sous leur contrôle, en dehors de l’autorité du gouvernement central.
Ce n’est qu’à la fin des années 1990, dans le cadre du processus de paix, que la région est progressivement revenue sous administration nationale. En 1998, Pol Pot meurt dans des circonstances floues, probablement empoisonné ou victime d’un infarctus, mettant symboliquement fin à l’ère khmère rouge. Anlong Veng Dernier bastion des Khmers rouges
Les traces du passé

Aujourd’hui, Anlong Veng conserve plusieurs sites historiques liés à cette période troublée :
La tombe de Pol Pot, modeste et anonyme, où certains Cambodgiens viennent encore brûler de l’encens, entre respect des morts et malédiction de l’histoire.
Les anciens quartiers généraux des Khmers rouges, avec leurs bunkers et tunnels cachés dans la forêt.
La maison de Ta Mok, dit « le Boucher », un des chefs militaires du régime, construite au bord d’un lac artificiel.
Ces lieux témoignent de la violence mais aussi du repli idéologique d’un mouvement qui a profondément marqué l’histoire du Cambodge.
Un lieu de mémoire en devenir
Si Anlong Veng reste encore à l’écart des circuits touristiques classiques, le gouvernement cambodgien et certains historiens souhaitent y développer un tourisme de mémoire, à la fois éducatif et respectueux. L’idée est de ne pas oublier, d’honorer les victimes et d’encourager la paix à travers la transmission de l’histoire.
Conseil aux voyageurs :Anlong Veng peut être visité depuis Siem Reap (environ 3h de route). La route est bonne, et la visite peut s’accompagner d’un passage par la Dangrek escarpée, offrant de superbes panoramas sur la plaine cambodgienne.
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